Ce que nous voulons que vous sachiez
Voici ce que nous voulons que vous compreniez :
Les peuples autochtones savent comment bien vivre. Nous assurons. Depuis des générations, nous sommes les principaux acteurs agissant contre la destruction de l’environnement.
Nous avons montré comment vivre dans une communauté respectueuse. Nous avons montré comment chasser de manière durable. Nous savions comment pêcher en prenant soin des rivières et des océans. Nous savions comment donner et recevoir dans le respect. Il n’y avait pas de sans-abri, pas de prisons. Tout le monde partageait. Nous comprenions la réciprocité et le fait de vivre en équilibre.
Et puis des gens sont venus d’autres pays, avec des automatismes d’oppression qui dépassaient notre entendement. Ils ont envahi nos terres dans le monde entier, se sont emparés d’objets sacrés, les ont transformés en ressources et ont tenté de nous tuer tou·te·s pour que leurs automatismes de cupidité ne soient pas interrompus. Des politiques de génocide se sont répandues dans le monde entier, des politiques qui sont encore activement utilisées aujourd’hui.
Même s’ils ne nous ont pas tou·te·s tués, même s’ils essaient encore, ils ont aussi réussi à devenir aveugles vis-à-vis de notre existence et à ne pas remarquer notre leadership, oubliant tous les accords qu’ils avaient conclus avec nous (par des traités, des lois ou des actes du Congrès).
Parce que c’était notre façon d’être, certain·e·s d’entre nous leur ont sauvé la vie ou ont essayé d’établir des relations. D’autres ont décidé de répondre par la violence. D’autres ont essayé la prière. D’autres ont essayé de s’organiser. À l’époque, nous ne comprenions pas les automatismes d’oppression ni comment donner un coup de main [aider les gens] avec ces automatismes. Nous avons fini par comprendre, mais à ce stade-là, le monde était un énorme gâchis. Ces automatismes de cupidité et de surconsommation détruisaient tout ce que nous aimions et ce dont nous avions besoin.
Il s’agit maintenant de défendre et de protéger la source même de la vie – l’eau et la terre – qui déterminera si telle personne parmi nous aura ou non des descendants et si l’on se souviendra un jour d’elle comme d’un·e ancêtre. Nous mettons nos vies en jeu, nos corps devant les mines, les dispositifs d’extraction, les barrages et les raffineries. Nous payons le prix de leur extraction toxique par des cancers, des décès et des suicides.
Nous avons besoin que vous mettiez tou·te·s vos ressources à notre disposition en tant que peuples autochtones du monde entier, car nous savons ce qu’il faut faire. Nous sommes pour l’eau, pour la terre. Nous sommes les principaux protecteurs de ce qui permet à la vie d’exister. Nous respectons la nature. Nous respectons la création. Nous avons besoin que vous nous suiviez, que vous vous taisiez, que vous écoutiez et que vous vous consacriez à la guérison afin que vous puissiez nous voir, nous suivre et apprendre les choses que nous savons. Certain·e·s d’entre vous doivent simplement décider de suivre le leadership autochtone. D’autres guériront et deviendront nos meilleurs alliés.
C’est tout. Faites le travail.