Jusqu’à quel point les humainspeuvent-ils être connectés ?
Extrait d’une présentation par Tim Jackins à l’atelier des
dirigeant·e·s de la Côte Est d’Amérique du Nord, décembre 2021
Nous devons découvrir à quel point les humains peuvent être connectés. À cause des détresses non déchargées, personne n’a encore eu l’occasion ou n’a été en état de pousser très loin dans cette direction. Nous essayons de faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant.
Nous essayons d’amener suffisamment de personnes à décharger, et à décharger suffisamment, pour que la rationalité domine leur comportement et leur façon de communiquer. Et nous avons réussi à le faire assez largement pour que quelque chose de différent de ce qui se passait auparavant puisse commencer à se produire.
Nous voulons que nos sociétés soient bénéfiques pour tout le monde. Pour qu’il en soit ainsi, nous devons être capables de nous connecter plus complètement et de communiquer plus clairement avec un éventail de plus en plus large de personnes.
Essayer d’installer de meilleures sociétés par-dessus les gens ne fonctionnera pas. Mettre les gens en condition de contribuer à la création de sociétés meilleures est probablement la seule chose qui conduira à un changement durable. Nous souhaitons tou·te·s une transition rapide vers quelque chose qui fonctionne pour tout le monde. Je ne vois pas comment c’est possible pour le moment. Mais ce que nous faisons conduira à quelque chose qui pourra y parvenir.
Nous devons nous débarrasser de la vulnérabilité précoce qui nous empêche de nous connecter de plus en plus profondément avec les gens. Si nous avions la joie, l’enthousiasme et l’intérêt pour les autres qu’a un enfant de cinq ans, la Co-écoute se répandrait beaucoup mieux. Nous nous amuserions aussi davantage.
Nous essayons d’opérer un grand changement dans le fonctionnement de notre espèce, et cela nécessite un grand changement dans les domaines où nous avons été blessés très tôt. Tout ce que nous avons fait soutient l’idée que ce qui nous arrête n’est qu’une détresse dont nous pouvons nous libérer avec suffisamment de ressources, d’attention et de travail.
Tout pointe vers l’avant. Nous devons simplement faire le travail. Nous savons assez bien comment l’amorcer. Nous l’avons tou·te·s amorcé sous une forme ou sous une autre. Mais comme les premières blessures sont survenues alors que nous étions tellement isolés, nous fonctionnons encore dans une certaine confusion à leur sujet et avec une certaine hésitation. Il semble que nous soyons prêts à endurer les détresses parce que nous avons l’impression de ne pas pouvoir les changer, parce que nous n’avons jamais pu le faire – une grande confusion entre le passé et le présent.
Nous ne pouvions pas le faire à l’époque. Nous n’avions aucune chance. Les conditions ne le permettaient pas. Ce n’était pas notre échec, ni celui de notre famille. Mais aujourd’hui, nous nous rapprochons des conditions qui nous permettront de décharger la confusion avec laquelle nous avons vécu depuis ces premiers jours, et qui empêcheront que ces blessures ne se reproduisent pour les nouveaux bébés.
Traduit de l’anglais par Régis Courtin