Une pensée flexible en pleine incertitude
Un aspect extraordinaire de cette COP27 a été la mise en œuvre de ce que nous, les Co-écoutant·e·s, appelons la «pensée flexible». Notre délégation de Sustaining All Life (SAL) s’est préparée à la COP pendant toute une année – en cultivant nos relations, en nous soutenant mutuellement, en surmontant les obstacles et en réfléchissant à la logistique. Mais il nous était impossible de savoir comment se dérouleraient nos journées à Sharm El Sheikh.
Nous avons dû nous battre pour la présence de chaque délégué·e, en résolvant les problèmes jusqu’au dernier jour.
Certain·e·s d’entre nous, qui avaient passé des mois à se préparer à diriger la délégation, ont contracté le COVID, et d’autres ont dû assumer des responsabilités. Les délégué·e·s ont rapidement assumé des rôles qu’iels n’avaient pas prévus.
Sharm El-Sheikh, où s’est tenue la COP, est une petite ville d’environ dix mille habitants située sur la Mer Rouge, dans le désert du Sinaï. Elle est conçue pour le tourisme. L’environnement, les effets de la pandémie et les ressources disponibles dans les infrastructures de la ville ont mis au défi notre imagination et notre résilience.
Mais bien que des défis inattendus se soient présentés chaque jour, notre organisation et nos liens humains n’ont pas faibli. Les délégué·e·s étaient prêts et disposés à faire face à toutes les situations, à rester connectés, à en tirer le meilleur parti, et à avancer ensemble vers la résolution de l’urgence climatique et la préservation de notre grande Terre-Mère.
Celles et ceux d’entre nous qui viennent du Sud n’ont pas l’habitude de vivre côte à côte avec l’incertitude. Comme de nombreuses personnes travailleuses et pauvres, nous avons appris à tirer le maximum de nos ressources et à résoudre de manière créative des problèmes qui semblent insolubles. Mais même avec ces compétences, la COP27 a été un grand défi.
J’ai souvent pensé que la certitude est une illusion créée par le capitalisme, et qu’elle ne peut être maintenue que par une petite partie de la population humaine. En fait, l’univers est en constante évolution. Je suis profondément fière de chacun·e de nos délégué·e·s, des précédentes COP dont nous avons tiré des enseignements, de toutes les personnes qui ont collaboré à distance pour résoudre des milliers de détails, et de toutes celles et tous ceux qui ont fait partie du tissu d’amour qui nous a permis d’être flexibles, de diriger, de créer, de résoudre, de nous amuser et de montrer notre humanité et notre amour pour la Terre-Mère en pleine incertitude.
Ce que SAL a accompli à cette COP – comme à toutes les COP précédentes, et accomplira à celles à venir – était, et sera, le fruit d’un engagement profond envers toute forme de vie.
Iliria Unzueta
Personne de Référence Régionale pour
le Mexique et dirigeante, avec Janet Kabue,
de la délégation SAL à la COP27
Mexico, D.F., Mexique
Traduit de l’anglais par Régis Courtin