Les personnes de moins de trente-cinq ans et le classisme
Je m’intéresse à la réflexion des personnes de moins de trente-cinq ans sur le classisme. Je participe à des ateliers pour la classe moyenne et à la classe ouvrière – et je ne vois pas beaucoup d’entre nous y participer !
Je pense que notre tranche d’âge peut avoir une perspective utile sur le système de classe et prendre des décisions intéressantes à son sujet, y compris pour y résister. Nous sommes un groupe tellement vital. Nous avons un potentiel révolutionnaire !
Le système économique n’est pas le même aujourd’hui que ce qu’il l’était pour nos parents. On a vendu à beaucoup d’entre nous un rêve de classe moyenne qui n’existe plus et qui n’a jamais été bénéfique pour l’humanité.
Les adultes plus âgés sont souvent restimulés quand ils voient en nous ce qu’ils ont affronté quand ils avaient notre âge, y compris le fait de devoir faire des compromis avec le système de classes. Ça les sépare de nous. Nous avons besoin qu’ils soient à nos côtés pendant que nous examinons ce qui nous attend.
Je suis curieuse de savoir ce qui suit :
• Comment avez-vous vécu le système de classes ? Dans quelle mesure avez-vous été connectés ou isolés ?
• Comment êtes-vous opprimés dans le système de classes ? Comment vous défendez-vous ?
• Comment le racisme et les autres oppressions ont-ils affecté votre relation avec le système de classes ?
• Comment résistez-vous à l’assimilation dans le système de classes ?
• En quoi les expériences des jeunes personnes, des jeunes adultes et des jeunes trentenaires sont-elles différentes les unes des autres ? (J’ai trente-quatre ans.)
• Quelle est votre relation avec la classe ouvrière ?
• Quel rôle jouez-vous dans le système de classes aujourd’hui ? Aviez-vous l’intention de jouer ce rôle ? Des menaces ou des avantages ont-ils influencé votre décision ? La décharge a-t-elle joué un rôle dans votre décision ?
MON HISTOIRE DE CLASSE
J’ai appris la Co-écoute quand j’avais vingt-deux ans. Quand j’en avais vingt-sept, j’ai lu un article de Seán Ruth, la Personne de Référence Internationale de Libération pour les personnes de la classe moyenne, dans lequel il décrivait les différents rôles que nous, dans la classe moyenne, sommes censés jouer. [Voir <www. rc.org/publication/present_time/ pt176/pt176_052_sr>.] Il a écrit ceci : Le système de classe n’offre pas de bons rôles aux jeunes adultes. Le défi est pour vous de trouver des rôles de leadership alternatifs et libérateurs qui vont à l’encontre du conditionnement de la classe moyenne et pour nous tou∙te∙s de vous soutenir pour que vous dirigiez toutes les personnes de la classe moyenne.
J’ai pleuré et pleuré quand je l’ai lu. J’avais l’impression que quelqu’un pouvait voir la situation impossible dans laquelle je me sentais. (En le lisant, j’ai aussi pris conscience de ma détresse d’oppresseur non libéré). J’ai décidé de mener ma vie en tant que travailleuse syndiquée de la production directe.
En menant cette vie, j’ai dû me décharger des éléments suivants :
• Ce que c’est que d’avoir de l’argent (je gagne plus d’argent que je n’en ai jamais gagné en tant que travailleuse de classe moyenne).
• Le rôle que joue mon travail dans la domination des États-Unis.
• À quel point le système de classes est terrible.
• Mon classisme intériorisé.
• Mon éducation de classe moyenne.
• Mes liens avec la classe ouvrière mondiale.
• et bien d’autres choses encore.
J’espère que vous répondrez à mes questions et que vous partagerez votre histoire !
“Kathleen Fitzgerald”
États-Unis
Reproduit du forum de la Co-écoute pour les dirigeant∙e∙s des jeunes adultes
Traduit de l’anglais par Régis Courtin