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Sustaining All Life: Report Back
Sunday, November 24
Janet Kabue
Iliria Unzueta
Teresa Enrico

 

L’impact de la crise climatique sur les populations autochtones, les Noirs et les insulaires du Pacifique

Sustaining All Life (SAL) a organisé une collecte de fonds le 30 mai de cette année. De nombreux membres de la Co-écoute y ont participé, amenant leurs amis et leur famille et profitant de la collecte de fonds pour présenter SAL et la Co-écoute aux gens.. 

Nous avons un accord selon lequel nous ne sollicitons pas de dons de la part des membres de Co-écoute, mais nous les informons des possibilités de soutenir financièrement nos efforts, et nous accueillons ce soutien. Si vous souhaitez soutenir financièrement les activités de SAL, vous trouverez le bouton de don en haut de cette page : <www.rc.org/sustainingalllife>.

Cet automne, le SAL enverra une délégation (plus petite que d’habitude en raison du COVID) à la COP26 [la vingt-sixième Conférence des Parties, une conférence annuelle des Nations Unies sur l’urgence climatique]. Nous proposerons également une série d’événements en ligne. Consultez la page web SAL ci-dessus pour plus de détails. 

Voici trois des conférences données lors de la collecte de fonds du SAL en mai.

 

La crise climatique et les peuples indigènes

Boozhoo ! Anin, Tansi. Chaque fois que j’utilise ma langue, c’est un acte de libération et une protestation contre le génocide. 

Mon nom anglais (colonisé) est Darlene Daniels. Je suis membre de la tribu Anishininew de la Première Nation de Garden Hill et je vis à Winnipeg dans le Manitoba, au Canada. 

Les peuples autochtones considèrent que la Terre est notre Mère. Sans elle, il n’y a pas de vie. Nous avons la responsabilité de la protéger et d’en prendre soin. 

Le gouvernement canadien a essayé de «tuer l’Indien dans l’enfant» par l’assimilation forcée. Nous avons été déplacé•e•s de nos terres traditionnelles et forcé•e•s de vivre dans des réserves. Nous ne sommes pas propriétaires de ces terres, le gouvernement en est responsable en vertu des traités, mais nous continuons à nous battre pour être des nations souveraines.

La crise climatique a un effet désastreux. Nos communautés sont nichées dans la forêt boréale. Elles sont isolées, et la seule façon d’y accéder est de prendre l’avion ou d’emprunter les routes hivernales. Les routes hivernales servent à transporter les
fournitures—nourriture, matériaux de construction, carburant et articles ménagers — jusqu’à nos communautés. Le réchauffement climatique a rendu la saison hivernale de plus en plus courte. Dans le passé, nous avions des mois pour acheminer les fournitures. Aujourd’hui, nous n’avons que quelques semaines. Si les fournitures ne peuvent pas être acheminées par la route, elles doivent être acheminées par avion, ce qui en quadruple le prix. De nombreuses personnes ne peuvent pas se permettre de payer les prix élevés de la nourriture et des produits de base. Cette situation a un effet dévastateur sur ma communauté.

Notre peuple ne peut plus vivre de la terre. Le mode de vie traditionnel ne peut pas résister aux changements climatiques et à la hausse des températures. Nos poissons et nos animaux disparaissent. 

La terre sur laquelle nous avons grandi était magnifique, avec une eau pure. J’ai passé de nombreux étés à vivre de la terre dans le camp de pêche traditionnel de notre famille. Ce mode de vie a disparu depuis longtemps.

Cependant, nous sommes des personnes résilientes. Nous croyons que tout ce que nous faisons sera ressenti pendant sept générations. Nous allons donc travailler ensemble pour protéger notre Mère la Terre et notre eau pour les générations futures.

Darlene Daniels
Personne de Référence Régionale pour 
Winnipeg, Manitoba, Canada 
Winnipeg, Manitoba, Canada

 

La crise climatique et les Noirs

La crise climatique a un impact extrêmement disproportionné sur la vie et les communautés des personnes d’origine africaine. Aux États-Unis et dans d’autres parties du monde, les Noirs sont fortement touchés par le racisme environnemental. Les Noirs sont plus susceptibles de vivre près de décharges chimiques et ont moins d’espaces verts dans leurs communautés. Aux États-Unis, les espaces verts des communautés noires ont été systématiquement éliminés par la construction d’autoroutes inter-états et les programmes de «Model Cities».

Vivre à proximité de déchets toxiques affecte presque tous les aspects de la vie, y compris la nourriture, l’eau et l’air. La Commission Américaine pour la Justice Raciale a constaté que trois des cinq plus grandes installations de déchets toxiques se trouvent dans des communautés noires pauvres. Les Noirs sont davantage exposés à la pollution provenant de tous types de sources, notamment l’industrie, l’agriculture et les émissions des véhicules. 

Les Noirs américains sont morts de manière disproportionnée pendant le COVID-19, en partie à cause des conditions mortelles imposées aux communautés noires par le racisme environnemental et le changement climatique.

Nos communautés sont plus vulnérables aux événements climatiques catastrophiques. Nous sommes fréquemment confrontés à des ouragans, des sécheresses et des maladies liées au climat et nous avons moins de chances que les Blancs de recevoir une aide en temps voulu.

Une étude récente a révélé à quel point les finances des familles sont affectées différemment par les catastrophes naturelles et les efforts de reconstruction. L’aide fédérale rend les communautés blanches plus riches, tandis que les communautés noires perdent de la richesse. La catastrophe de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en Louisiane, aux États-Unis, a été suivie d’un nombre massif de sans-abri et de la perte de maisons familiales transmises de génération en génération, mais la communauté blanche a gagné en richesse grâce à l’embourgeoisement des Blancs et à leur contrôle des opérations de secours.

Nous utilisons les outils de Sustaining All Life pour guérir des sentiments d’impuissance, de délaissement et de défaite qui ont été installés par le racisme et le racisme intériorisé. Nous retrouvons notre capacité de changer le monde. Beaucoup d’entre nous ont été capables de changer les conditions de leur propre vie et de celle de leur famille et de leur communauté. 

Nous prévoyons de mettre ces outils entre les mains du plus grand nombre possible de Noirs. Ils pourront décider de la manière dont ils souhaitent s’engager dans ce projet de lutte contre la crise climatique. Nous voulons que chaque personne noire ait accès à ces outils et augmente son sentiment de puissance afin qu’elle puisse décider comment s’impliquer dans la création d’un monde qui fonctionne bien pour elle.

Barbara Love
Personne de Référence Internationale de
Libération pour les Personnes d’Origine Africaine
Amherst, Massachusetts, États-Unis

 

La crise climatique dans les îles du Pacifique

Ma famille est originaire des Philippines, la crise climatique dans les îles du Pacifique est donc très personnelle pour moi.

Les peuples autochtones occupent les îles du Pacifique depuis des milliers d’années. Cependant, nos îles ont été soumises au colonialisme, au génocide, au racisme et au militarisme. Cela signifie que des ressources ont été volées, que des traités ont été violés et que nos îles ont été utilisées pour des essais d’armes nucléaires. Et, comme dans d’autres régions du monde, la contribution des Insulaires du Pacifique au changement climatique a été minime.

Nous subissons la montée du niveau des mers, la mort des récifs coralliens et des typhons plus importants et plus fréquents. De plus, le COVID-19 est arrivé, amené principalement par les militaires. 

Des personnes courageuses font un travail de mobilisation avec peu de soutien. Nous avons effectué quelques visites de Sustaining All Life dans les Îles du Pacifique pour assurer un suivi des personnes que nous avions rencontrées lors des conférences sur le climat. Nous avons obtenu une vision claire des conditions difficiles et du bon travail qui est fait. Nous les avons écoutées, et elles se sont écoutées les unes les autres. Il y avait tant d’histoires à raconter, tant de sentiments à exprimer. 

Une chose que nous avons entendue à maintes reprises, c’est à quel point les choses sont difficiles entre les personnes qui sont «du même côté». Les forces extérieures et l’oppression intériorisée ont dressé les gens et les organisations les uns contre les autres. Ils se battent entre eux tout en combattant les conditions d’oppression.

Nos outils Sustaining All Life offrent un moyen de sortir de ces difficultés. Nous avons pu apporter un peu d’espoir là où les gens étaient découragés. Nous prévoyons de travailler à travers les difficultés, d’unir le mouvement et d’aborder ensemble l’oppression et l’urgence climatique. Nous sommes en train de bâtir un réseau de soutien pour y parvenir.

Cela me donne de l’espoir !
Teresa Enrico
Personne de Référence Internationale de Libération 
pour les Personnes Originaires des Îles du
Pacifique et d’Origine Philippine
Seattle, Washington, États-Unis

Traduit de l’anglais par Régis Courtin


Last modified: 2023-03-14 17:13:24+00