Imaginez un monde sans violence contre les femmes
Notes prises par Liz Araujo au cours d’une présentation faite par Azi Khalili dans un groupe thématique "Féminisme global : Violence contre les femmes" pendant l'atelier "Questions contemporaines concernant les femmes" en avril 2021.
Imaginez un monde dans lequel les femmes sont pleinement valorisées, prospèrent économiquement, ont accès aux soins de santé et à un logement adéquat, sont à l'abri du harcèlement sexuel, n'ont pas besoin d'être secrètes, n'ont pas peur de s'exprimer et ne sont pas dominées par le sexisme — et dans lequel les hommes sont des alliés.
Nous pouvons mettre fin au sexisme et à la violence contre les femmes. En dehors de notre oppression intériorisée en tant que femmes, il existe une réalité bienveillante dans laquelle nous nous sentons connectées, nous pouvons nous souvenir de notre pouvoir, nous ne sommes pas des victimes et nous pouvons lutter pour une société non oppressive.
Comment faire pour que la moitié de la population mondiale (il y a quatre milliards de femmes) accepte d'être le sexe soumis ? Par la violence et les menaces de violence. Cette violence peut commencer dès l'utérus et elle est omniprésente : chaque petite fille y est confrontée sous une forme ou une autre. Au moins une femme sur trois est soumise à une violence manifeste, physique ou sexuelle. Pour survivre, nous trouvons un moyen d'oublier que cela s'est produit.
Les femmes sont plus vulnérables en période de crise, comme la guerre, l'effondrement économique et des événements comme le COVID-19.
La violence se présente sous de nombreuses formes : verbale, physique, économique, psychologique et émotionnelle. Il en résulte davantage de chagrin, de colère, de grossesses non planifiées et de difficultés à penser à notre santé reproductive et sexuelle. Nous courons un risque accru de contracter des maladies sexuellement transmissibles.
Les hommes ont reçu la permission sociétale d'utiliser le corps des femmes pour se sentir mieux dans leur peau et moins seuls, effrayés et en colère. On leur a appris qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient du corps des femmes.
En tant que femmes, quelle que soit notre préférence sexuelle, nous sommes élevées pour tenir compte des sentiments des autres. On attend de nous que nous fassions en sorte que les gens se sentent mieux, que nous nous excusions, que nous les mettions à l'aise.
Dans chaque société, il existe un groupe de femmes qu'il est "acceptable" de viser par la violence — les femmes pauvres, les réfugiées, les castes inférieures, les femmes indigènes, les femmes afro-américaines, les femmes turques, parfois les femmes juives. Lorsque nous permettons qu'un groupe soit ciblé, nous ouvrons la porte à ce que n'importe qui soit ciblé. Pour mettre fin à la violence contre les femmes, nous avons besoin d'une sororité mondiale, unie.
Imaginez un monde dans lequel les femmes ne sont pas visées par la violence.
Reproduit du forum de la Co-écoute pour les dirigeantes des femmes Traduit de l’anglais par Régis Courtin