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Diane Shisk

 

Ce texte a été écrit par Janet Foner, l’ex-Personne de Référence Internationale de
Libération pour la “Santé Mentale“ à l’occasion d’un projet hors de la Co-écoute.

Rester focalisé-e sur les bonnes choses de la vie 

Si vous traversez une mauvaise passe — par exemple, si vous êtres triste ou terrifié-e ou encore irritable à tout bout de champ — voici cinq façons de vous refocaliser sur votre joie de vivre :

1) Faites beaucoup de séances d’écoute en duo — deux ou trois longues séances présentielles par semaine, plus des séances courtes par téléphone. Le procédé est facile : Chaque personne prend un temps égal pour être écoutée sans interruption, sans avis ou commentaire. Quand vient votre tour, dites ce que vous avez en tête. Établissez la confiance au fur et à mesure. Mettez-vous d’accord sur la longueur de l’échange et assurez-vous que chaque personne a un temps égal. Mettez-vous d’accord sur la confidentialité de tout ce qui sera dit, et sur le fait de ne jamais l’évoquer par la suite. C’est l’oppression de la santé mentale qui nous fait croire que “quelque chose ne tourne pas rond“ chez nous quand on a tant besoin d’aide. Mettez en place un réseau de soutien — des amis que vous formerez à un échange d’écoute avec vous et d’autres amis, un point c’est tout. De cette façon, vous aurez plein de gens à qui faire appel quand vous vous sentez “mal”. Rien que le fait d’appeler quelqu’un, même si la personne n’est pas chez elle, peut tirer votre attention hors des sentiments pénibles. 

2) Utilisez au moins une part de vos échanges d’écoute pour prendre l’engagement de focaliser votre attention hors de la détresse et sur ce qui est bon dans le monde. Répétez l’engagement et déchargez les sentiments qui y sont associés. J’utilise cette version (vous pouvez fabriquer la vôtre) : “Je n’ai pas le temps de focaliser mon attention sur la détresse. Il y a tellement de choses que je préfère faire — comme (j’en énumère certaines). Donc, je décide de focaliser mon attention sur des choses plaisantes et réconfortantes. Et cela veut dire…” Souvent, la pensée qui me vient est justement ce dont j’ai besoin pour y arriver. 

3) Employez certaines de vos séances d’écoute pour réfléchir à votre vie et à la manière de la rendre telle que vous la souhaitez, de rendre votre vie et votre environnement si excitants et si satisfaisants que votre attention est tirée chaque jour hors de la détresse par la qualité de votre vie. Ensuite, réalisez les changements auxquels vous avez pensés, même si cela prend plusieurs années et que cela entraîne de nombreux bouleversements. Par exemple, si vous détestez votre travail, cherchez d’autres occupations que vous aimeriez davantage.

4) Quand c’est votre tour de parler, gardez votre attention au moins en partie sur les bonnes choses, hors de la détresse. Ne plongez pas tête la première dans la détresse. Dans votre tête, imaginez la détresse comme un piscine. Votre tâche est de patauger dans l’eau et de garder votre attention très au-dessus de la surface. Cela ne veut pas dire que vous n’affrontez pas les difficultés ; cela veut dire que vous les affrontez tout en vous souvenant des bonnes choses de la vie. Vous pouvez raconter un incident du passé en décrivant tous les horribles détails et être submergé-e par le processus, ou vous pouvez dire quelque chose comme “Je suis vivant-e ! J’ai survécu !” sur un ton jovial. Vous travaillez sur le même matériau mais vous vous focalisez sur le positif. Toutefois, n’employez pas ces idées comme des recettes de cuisine. Si votre détresse vous dit : “Ne dis rien” ou “Garde tout ça pour toi”, alors vous avez sans doute besoin de raconter les détails sordides. 

5) Faites chaque jour des tas de choses que vous appréciez. Quand vous vous sentez en forme, faites la liste des choses que vous aimez faire. Quand vous vous sentez très mal, ressortez la liste et faites certaines de ces choses, même si ça paraît impossible au début. Votre état d’esprit s’améliorera petit à petit. Mettez en place une stratégie destinée à introduire plus de plaisir dans votre vie, même si vous êtes très occupé-e. Sur le long terme, sortez-vous des situations difficiles afin d’éprouver toujours de la joie.

Les cinq choses ci-dessus peuvent être utiles à beaucoup de gens. Si un-e ami-e ou une connaissance rencontre beaucoup de difficultés, vous pouvez lui montrer comment partager du temps d’écoute et l’aider à pratiquer ces choses-là. Soyez persuadé-e que cette personne va s’en sortir et faites le lui savoir. Ne vous inquiétez pas de la voir perdre le contrôle d’elle-même. Gardez à l’esprit que la “maladie mentale” est un mythe. Les gens peuvent gérer leurs émotions lorsqu’ils ont beaucoup de soutien.

Traduit de l’anglais par Régis Courtin


Last modified: 2023-03-16 21:51:18+00