E.2. PRENDRE UNE DÉCISION
Nous recherchons la collaboration et l'assentiment des membres de la Communauté sur les orientations générales de la Communauté par la communication et la discussion, en nous référant à la théorie fondamentale et à nos objectifs à long terme. Quand cet assentiment devient problématique, nous menons une discussion approfondie des différents points de vue pour aider à résoudre les divergences (pour une telle approche, voie la note IV en page 76). Nous soumettons les divergences à l'épreuve de la décharge et de la réévaluation. Nous veillions à éviter qu'une attitude rationnelle isolée se trouve rejetée à cause d'attitudes irrationnelles plus nombreuses.
Quand des conflits subsistent à propos des orientations générales, les décisions sont prises par la Personne de Référence appropriée, y compris la Personne de Référence Internationale (PRI) si nécessaire. Le fait de prendre une décision évite l'inaction engendrée par l'indécision. Le fait d’agir engendre des informations à partir desquelles on peut détermi- ner l'orientation la plus rationnelle.
RAISON
Il existe une pression continuelle visant à dégrader la cohérence logique de la théorie de Co-écoute, pression exercée par des automatismes individuels et ceux imposés par la société. Cela se manifeste parfois par la promotion d’une théorie incorrecte et à d'autres moments, par l'introduction dans la Communauté d'une théorie et d'une pratique extérieures à la Co-écoute. Il est essentiel que nous préservions notre actuel corpus de théorie et de pratique contre toute dilution ou distorsion, même bien intentionnée. À mesure que nous devenons tou-te-s plus rationnel-le-s grâce à la décharge et à la réévaluation, nous sommes mieux à même de discuter et de gérer les attitudes irrationnelles. Rien ne peut cependant remplacer la réflexion la plus ardue pour déterminer quelles orientations et quelles actions sont en fait rationnelles. Ce processus s'accomplit au mieux grâce à un consensus pratique39.
Une procédure de prise de décision en dernier ressort est nécessaire. Quand la discussion préalable ne permet pas de définir avec certitude une politique clairement satisfaisante, il est nécessaire de décider et de commencer à mettre en œuvre la décision prise. Des informations provenant des résultats de cette décision peuvent clairement montrer si on est dans la bonne voie. Une hésitation prolongée ou l'absence de décision devient comme un aimant qui attire et restimule les griefs et les automatismes de controverse. Dans la rare éventualité où l’on n'aboutit pas à un accord en délibérant, la PRI jouera logiquement le rôle d'arbitre.
39 Un consensus pratique est un accord provisoire qui permet au groupe d'aller de l'avant.